SALAM DHR : Ciblage Systématique du Citoyen Bahreïnien Ali Muhanna ; Les Autorités Doivent Libérer Tous Les Prisonniers de Conscience

Le dimanche 12 juin 2021, le citoyen bahreïnien Ali MohsenMuhanna, tout comme 184 autres individus, a été convoqué à la Station de Police Al-Khamis à Bahreïn pour un interrogatoire et une enquête pour avoir participé à une marche qui s’est déroulée après l’enterrement du défunt Hussein Barakat. Ce dernier est décédé dans la prison centrale de Jau des suites de complications liées au COVID-19. Pendant l’enquête, Ali Muhanna a nié les accusations en déclarant que durant la marche, il était au cimetière d’Abu‘Anbara afin de terminer les rites funéraires de son père, également mort du COVID-19. Néanmoins, Muhanna n’a pas été libéré car il y avait une instruction de la part de la station de police Exhibitions exigeant sa convocation et un interrogatoire. Après environ 3 heures d’attente, il a été placé dans un véhicule de police pour aller à la station de police Exhibitions où il a été sommé de payer une amende de 1000 BHD suite à une ultime décision rendue contre lui pour sa participation à une manifestation à Al-Sanabis. En outre, Muhanna a une troisième affaire contre lui sur les mêmes accusations venant de la station de Police Al-Na’eem. Par conséquent, une semaine de détention dans la prison de Dry Dock a été ordonnée contre lui. De plus, il a été présenté le lendemain au procureur général qui l’a sommé de demander pardon pour avoir fait la déclaration suivante : « Hussein Barakat, le martyr oppressé ». Cependant, Muhanna a expliqué au procureur général que selon lui, il appelait à une réforme des prisons. Mais comme cette phrase n’a pas été enregistrée dans le rapport d’enquête, il a été accusé d’avoir « semé le chaos et troublé le pays ».

Le ministère de l’intérieur bahreïnien continue de cibler Ali Muhanna à cause de ses opinions politiques et de sa vision des droits humains. Au milieu de cette atmosphère politiquetendue qui continue dans le pays depuis février 2011, il le cible en particulier pour la demande de remise en liberté de son fils condamné à la prison à vie dans la prison centrale de Jau. Le 20 février 2017, le ministère de l’éducation a adressé une lettre à Ali Muhanna qui déclarait que ses services comme professeur à l’école primaire et préparatoire pour les garçons Imam Ali étaient terminés de manière rétroactive depuis le 8 octobre 2015. Muhanna a aussi été convoqué le 14 mai 2021 par l’unité cybercriminalité du département des enquêtes criminelles pour qu’il supprime ses tweets à propos de son intention de se rendre à la prison centrale de Jau pour obtenir la liberté de son fils et du reste des prisonniers. Le 16 mai, Muhanna a en effet tenté d’aller à la prison mais plusieurs officiers de police ont empêché son arrivée. Les officiers ont refusé de recevoir la lettre que Muhanna devait normalement envoyer au directeur de la prison centrale de Jau, AbdulsalamAl-‘Uraifi. La lettre contenait une demande de liberté de son fils pour le protéger du COVID-19, mais Muhanna a été enlevé de force de alentours de la prison. Selon Muhanna, il avait essayé de livrer sa lettre au procureur généralauparavant. Mais ce dernier a refusé de la recevoir au motif que le problème n’était pas de la compétence de sa juridiction. L’institution nationale pour les droits humains avait fait la même chose.

Le 25 avril 2021, Muhanna a déclaré qu’il avait été condamné à une amende de 1000 BHD à cause de sa participation à la manifestation à Al-Sanabis, ainsi qu’une autre amende de 1000 BHD pour avoir aussi participé à une manifestation à Karbabad. Il est important de faire remarquer que les peurs de Muhanna sur la contraction du virus par son fils ne sont pas nouvelles. Elles étaient déjà présentes le 28 mai 2021 suite à des résultats d’examens médicaux du ministère de la santé.

Ali Muhanna avait précédemment été arrêté le 8 avril 2019dans la salle d’audience pour la mise en œuvre de sa condamnation d’un an pour sa participation à une manifestation devant la maison de Ayatollah Sheikh Isa Qassem. Pendant l’attaque sanglante contre les protestants devant sa maison le 23 mai 2017, Muhanna a été tiré dessus. Suite à cette attaque, cinq des participants à la manifestation ont été tués. Il est important de faire remarquer qu’Ali Muhanna avait déclaré qu’après son arrestation dans le bâtiment du département des enquêtes criminelles, il a été victime de coups et de torture psychologique. Il a également eu ses croyances Shiites injuriées, dont des injures et diffamations à propos de Ayatollah Sheikh Isa Qassem.

Résumé de l’histoire de Hussein, le fils d’Ali Muhanna :

Hussein Ali Muhanna, 25 ans, a été arrêté en 2017 par le département central des enquêtes et détenu pendant 40 ans. Durant la période d’investigation, il a souffert de torture. Il a été jugé lors d’un procès conséquent pendant lequel les standards internationaux relatifs au procès équitable n’ont pas été respectés. Le 22 juillet 2018, il a été condamné à 10 ans de prison et a eu sa nationalité révoquée pour les charges d’incitation au meurtre. Sa condamnation a été réduite à 5 ans d’emprisonnement devant la Cour d’appel, puis il a été condamné à seulement 1 an de prison le 26 septembre 2018 pour délit de fuite lors de son arrestation.  Selon les déclarations des autorités, il a également été jugé dans une autre affaire avec 168 autres accusés dans une affaire connue sous le nom de ‘The Hezbollah of Bahrain’. Le 26 avril 2019, Hussein a été condamné à la prison à vie, à la révocation de sa nationalité bahreïnienne, et à une amende de 10 000 BHD. Bien que le verdict ait été confirmé le 30 juin 2019, il a tout de même récupéré sa nationalité le 20 avril 2019. Hussein a purgé sa peine dans la célèbre prison de Jau.

SALAM for Democracy and Human Rights implore au gouvernement bahreïnien de se conformer aux lois internationales sur la liberté d’opinion et d’expression et appelle à la remise en liberté de tous les prisonniers de conscience, dont Ali Muhanna qui est actuellement en détention. SALAM DHR lance également un appel au gouvernement bahreïnien à l’harmonisation de la législation afin d’assurer que les personnes qui expriment leurs opinions, critiquent le gouvernement, ou encore ceux qui sont en opposition avec eux, ne soient pas arrêtés.